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AAH : Mauvaises nouvelles pour les bénéficiaires, voici ce qu’il faut savoir

Les allocataires de l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) font face à des changements significatifs en 2023. Plusieurs conditions et critères d'éligibilité ont été ajustés, ce qui affecte notamment le montant de l'AAH et les conditions de résidence. Voici un résumé des principales modifications et de leurs implications.

Illustration : "AAH : Mauvaises nouvelles pour les bénéficiaires, voici ce qu’il faut savoir"

Qu'est-ce que l'AAH ?

L'AAH est une prestation sociale française qui fournit un revenu minimum aux personnes en situation de handicap. Elle vise à garantir un niveau de vie décent et à compenser, dans une certaine mesure, les limitations que ces personnes peuvent rencontrer dans leur vie quotidienne. L'AAH est un élément clé du système de protection sociale en France, et est souvent considérée comme un pilier de la solidarité nationale.

L'un des critères les plus importants pour l'éligibilité à l'AAH est le taux d'incapacité permanente. Il doit être supérieur ou égal à 80% pour que la personne soit considérée comme éligible. Ce taux est déterminé par une évaluation médicale et validé par la CDAPH (la Commission des Droits et de l'Autonomie des Personnes Handicapées).

De plus, le demandeur doit résider en France de manière continue. Ce critère assure que l'allocation est destinée aux résidents qui contribuent et bénéficient du système social français. Pour les personnes d'origine étrangère, une période de résidence de plus de 3 mois est nécessaire.

L'âge minimum pour être éligible à l'AAH est de 20 ans. Cependant, si la personne n'est plus à charge de ses parents, l'âge minimum est abaissé à 16 ans. Ce critère prend en compte le fait que les besoins et les défis auxquels sont confrontées les personnes handicapées ne disparaissent pas avec l'âge.

Quels changements pour 2023 ?

Le montant de l'AAH pour 2023 a été fixé à 956,65 €. Ce montant est inférieur à ce qui était attendu par de nombreux bénéficiaires et organisations de défense des droits des personnes handicapées. Cette réduction peut avoir un effet négatif sur la qualité de vie des personnes qui dépendent de cette allocation comme principale source de revenu.

L'une des modifications les plus significatives est la réduction de 30% de l'AAH en cas d'hospitalisation ou d'incarcération de plus de 60 jours. Cette réduction équivaut à environ 271,08 € par mois. Les frais hospitaliers et les coûts associés à une maladie peuvent s'accumuler rapidement, et une réduction de l'AAH pourrait aggraver la situation.

La réduction de l’AAH en cas d'incarcération est une mesure qui peut susciter des débats. En théorie, les besoins financiers d'une personne incarcérée sont moindres car les frais de logement, de nourriture et de soins médicaux sont pris en charge par l'État. Ainsi, la réduction de l'AAH pourrait être vue comme une manière de réallouer des ressources là où elles sont le plus nécessaires.

En revanche, la réduction de l'AAH peut augmenter le stress financier pour les personnes handicapées incarcérées, surtout si elles ont des obligations financières en dehors de la prison, comme le soutien à des membres de la famille. Une situation financière précaire peut rendre plus difficile l'accès à un logement, à une formation ou à un emploi, ce qui peut augmenter le risque de récidive.

En fin d’année arrive également l’importante déconjugalisation de l’AAH. Ce changement concerne environ 120 000 personnes handicapées vivant en couple en France. Grâce à cette réforme, 80 000 d'entre elles pourraient devenir de nouveaux bénéficiaires de l'AAH. Le calcul de l'allocation se basera désormais uniquement sur les ressources individuelles du bénéficiaire, sans prendre en compte les revenus du conjoint, ce qui va augmenter les allocations des personnes concernées de 350 € par mois en moyenne !