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Alimentation : l’UFC-Que Choisir attaque Panzani en justice pour pratique trompeuse

Dans sa quête perpétuelle de protection du consommateur, l’UFC-Que Choisir compte s’attaquer à la marque française Panzani. Réputée dans le domaine des pâtes alimentaires et des produits d’épicerie, elle serait cependant responsable de pratiques trompeuses sur certains de ses produits. Des arguments qui induisent en erreur pour faire payer plus cher certains produits sous prétexte qu’ils sont frais… alors qu’en réalité ce n’est pas le cas. Voici ce qu’il faut savoir sur cette affaire.

Illustration : "Alimentation : l’UFC-Que Choisir attaque Panzani en justice pour pratique trompeuse"

Des pâtes sèches vendues comme des pâtes fraîches

L’UFC-Que Choisir déplore une utilisation abusive de formulation et de mise en page de texte sur les paquets de certaines pâtes Panzani. Sur ces derniers nous retrouvons la phrase : « Une pâte sèche bonne comme une pâte fraîche ». Jusqu’ici, tout semble conforme. Cependant, les deux derniers mots de la phrase sont mis en valeur sur les paquets comme l’argument principal du produit, là où le reste des mots est écrit en petit. Cela permet à la mention « Pâte fraîche » d’apparaître au centre du paquet et d’attirer le regard, passant sous silence le reste de l’argument. Dans la hâte des courses ou simplement par distraction, il est facile de ne pas remarquer ce détail.

Si cette technique a de quoi surprendre une fois qu’elle est remarquée, l’emballage de Panzani ne s’arrête pas là et utilise ce procédé une seconde fois ! Cette fois-ci, il s’agit de l’argument vendeur « Pétrie & façonnée comme une pâte fraîche ». Ici aussi, l’expression « Pétrie & façonnée » est écrite en grand par rapport au reste, et la partie « comme une pâte fraîche » est plus discrète, en plus d’être incurvée, ce qui rend ce texte encore plus difficile à remarquer. De quoi donner à un œil non exercé l’impression que ces produits sont frais et authentiques alors que ce n’est pas le cas ! Sur le site internet, c’est encore pire : le produit est décrit directement comme « Pâtes fraîches ».

L’attaque de l’UFC-Que Choisir

D’après les juristes de l’UFC-Que Choisir, Panzani veut influencer le comportement des consommateurs de façon à les faire acheter des pâtes sèches à un prix plus élevé que ce qu’elles valent réellement. C’est une pratique qui relève de la tromperie d’après eux, car même si elle ne ment pas, cette présentation induit clairement le consommateur en erreur.

Pour comprendre plus exactement l’intérêt de Panzani dans cette méthode, l’UFC-Que Choisir a étudié plusieurs références similaires afin de dresser un comparatif des prix. Le résultat est le suivant : les pâtes de ce type sont généralement proposées en paquets de 500 g, là où la marque Panzani les propose à 400 g, ce qui brouille la perception du prix. En effet, visuellement, cela les rend similaires aux autres produits, alors qu’il y a 100 g de moins. Cela signifie que si le produit est ramené à 500 g, il est plus cher que ses concurrents, sauf pour les marques qui se positionnent en haut de gamme.

Ces produits de Panzani se placent donc au-dessus des pâtes sèches et en-dessous des pâtes fraîches en termes de prix, tout en se faisant passer pour des pâtes fraîches et en utilisant un poids qui leur permet de gommer l’impression d’une différence de tarif. Cette accumulation de détails qui induisent le consommateur en erreur ont poussé l’UFC-Que Choisir à dénoncer cette pratique mais aussi à porter plainte contre Panzani pour « pratiques commerciales trompeuses ». D’après le code pénal, ce type de comportement peut être puni d’une amende d’une valeur de 300 000 € ou équivalente à 10 % du dernier chiffre d’affaires annuel.