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Allocation aux adultes handicapés : un changement majeur attendu dès octobre

Le vif débat sur l’allocation aux adultes handicapés va bientôt prendre fin ! En effet, dès le 1er octobre de cette année, un changement majeur lié à cette aide va être adopté par le Gouvernement. Une décision qui suscitait de longues et houleuses discussions, car elle est directement liée à la façon avec laquelle les personnes handicapées sont perçues par le système public. C’est une grande victoire pour ces adultes en situation de handicap, même si cette déconjugalisation des revenus ne va pas sans certaines conséquences. Voici le point sur cette affaire.

Illustration : "Allocation aux adultes handicapés : un changement majeur attendu dès octobre"

Un système de calcul injuste

Sur le papier, l’AAH est une prestation sociale destinée à assurer un revenu minimum aux adultes atteints d'un certain taux de handicap et qui ne peuvent pas travailler ou sont limités à du temps partiel. Pour déterminer le montant de l'AAH, les revenus du foyer sont pris en compte, ce qui inclut le revenu du conjoint ou du concubin.

Ce système est critiqué car il peut conduire à une dépendance financière de la personne handicapée vis-à-vis de son conjoint. En effet, si l’AAH est censée garantir l’autonomie de ses bénéficiaires, le fait qu’elle soit réduite voire retirée en fonction des revenus du conjoint peut lui retirer justement cette garantie d’autonomie. Cela pose également un problème de dignité pour la personne handicapée concernée.

De plus, la conjugalisation des revenus pour le calcul des droits génère une complexité dans la situation personnelle du bénéficiaire : selon le cas, le retrait de l’AAH peut générer de la pression sur le couple et la famille, ce qui engendre des conflits et du stress inutile. Enfin, dans les contextes les plus tendus, quitter son conjoint pour retrouver son AAH complète n’est pas un choix simple. Cela implique de nombreuses démarches (nouveau logement, garde des enfants, etc.) sans oublier les implications émotionnelles liées à ce moment difficile.

De plus, certains voient dans cette prise en compte des revenus du conjoint une forme de discrimination, car les autres prestations minimales comme le RSA (Revenu de Solidarité Active) sont déterminées sur la base des revenus individuels, et non des revenus du foyer.

Les partisans de la déconjugalisation veulent que le montant de l'AAH soit déterminé uniquement en fonction de la situation de la personne handicapée, sans tenir compte des revenus du conjoint. Ils estiment que cette mesure permettrait d'assurer une plus grande autonomie financière aux personnes handicapées et un meilleur respect de leur condition. Une situation qui va devenir réalité dans quelques mois !

Le revers de la médaille

Ce changement sur le calcul des revenus de l’AAH n’est pas une affaire anodine. Si, en effet, le passage à la déconjugalisation permet de renforcer l’autonomie et la dignité des bénéficiaires, cela va représenter une augmentation des coûts pour l’État. Plus de personnes éligibles, c’est plus d’argent à distribuer. Quand nous voyons la situation liée à la réforme des retraites, une amplification des dépenses publiques peut être sujet à débat.

De plus, cette nouvelle méthode de calcul n’est pas en accord avec le principe de solidarité familiale. Ce dernier veut que les membres d’un même foyer soient censés se soutenir mutuellement, notamment sur le plan financier. Cela pose une question morale où cette déconjugalisation peut être vue comme un moyen de faciliter la séparation entre les individus, mais cette problématique est insoluble car obliger une personne handicapée à vivre une relation contraignante n’est pas non plus souhaitable.

Dernier bémol, le nouveau calcul risque de pénaliser certains foyers qui profitent justement de la prise en compte des revenus du conjoint.