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APL : une revalorisation en demi-teinte prévue pour le 1er octobre

Le 1er octobre marque une date importante pour les bénéficiaires des Aides Personnalisées au Logement (APL) en France. Chaque année, cette date est synonyme de revalorisation des aides. Cependant, la hausse prévue cette année va susciter des réactions mitigées. Voici un tour d'horizon des changements à venir et de leurs implications pour les bénéficiaires.

Illustration : "APL : une revalorisation en demi-teinte prévue pour le 1er octobre"

Une revalorisation décevante

Selon le ministre du Logement, Patrice Vergriete, les APL seront revalorisées au rythme de la hausse des loyers, comme chaque année. Cette année, les APL devraient donc connaître une augmentation de 3,5 %, en accord avec l'indice de référence des loyers (IRL) du second trimestre de 20232. Cependant, cette hausse est jugée insuffisante par certains experts, qui estiment qu'elle ne permettra pas d'améliorer le pouvoir d'achat des locataires.

De son côté, la Fondation Abbé Pierre a réclamé une augmentation de 10 % des APL pour faire face à l'inflation, une demande qui a été rejetée par le gouvernement. Après trois années de gel et de sous-indexation, les APL seront légèrement revalorisées cette année. En 2021 et 2022, les aides augmenteront de 0,42 %, soit une hausse de 88 centimes d'euro pour un montant moyen d'aide de 210 euros par mois.

Les conséquences d’une ancienne réforme

La réforme des APL, qui calcule désormais les aides en fonction des revenus perçus au cours des 12 derniers mois et non plus des revenus perçus deux ans auparavant, a également ses détracteurs. Bien qu'elle ait bénéficié à certaines personnes ayant connu une baisse de ressources, elle a pénalisé un grand nombre d'allocataires, notamment parmi les jeunes. Ce changement de calcul a donc un effet à double tranchant : il peut à la fois aider et nuire, en fonction de la situation financière des bénéficiaires.

Un contexte de plus en plus précaire

L'économiste Pierre Madec a souligné que revaloriser les APL au même taux que celui appliqué au plafonnement des loyers n'est pas suffisant pour préserver le pouvoir d'achat des bénéficiaires. Cette observation est d'autant plus pertinente dans un contexte où les coûts de la vie, notamment les prix des biens de première nécessité et des services, augmentent de manière drastique depuis de nombreux mois. Ainsi, même si les APL augmentent, cette hausse pourrait être neutralisée par l'inflation, ce qui les bénéficiaires dans une situation financière précaire.

L'étude de l'Union nationale pour l'habitat des jeunes (Unhaj) ajoute une dimension supplémentaire à cette problématique. Elle révèle que près de 39% des jeunes ont vu leurs APL diminuer depuis le début de l'année. Cette statistique est alarmante, car elle met en lumière la vulnérabilité économique de cette tranche d'âge.

Les jeunes sont souvent confrontés à des défis tels que l'instabilité de l'emploi, les stages peu ou pas rémunérés et les contrats à durée déterminée. Ces facteurs contribuent à rendre l'accès au logement encore plus difficile et accentuent ainsi les effets d'une baisse des APL.

Le rôle des collectivités locales

Face au manque de revalorisation de l’APL, certaines collectivités locales ont pris les devants pour soutenir les populations les plus vulnérables. Par exemple, le Fonds de solidarité pour le logement est une initiative qui existe dans de nombreux départements. Il vise à aider les personnes en difficulté à accéder à un logement décent ou à s'y maintenir. Le FSL peut fournir des aides pour le paiement du dépôt de garantie, des loyers impayés ou des factures d'énergie.

Les jeunes les plus chanceux résident dans une région qui propose des aides spécifiques comme des logements étudiants à tarif réduit, des bourses locales ou des programmes d'insertion professionnelle liés au logement, mais est-ce vraiment suffisant ?