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Assurance chômage : les nouvelles règles arrivent, et elles sont strictes

L'assurance chômage en France est un système d'assurance sociale qui vise à protéger les salariés en cas de perte involontaire de leur emploi. Elle est gérée par l'Unédic (Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce), qui est une association paritaire composée de représentants des employeurs et des salariés. Récemment, le gouvernement a donné une feuille de route aux partenaires sociaux afin d’atteindre le plein emploi d’ici 2027. Ces changements ont pour but de financer ce système, et ne vont pas plaire à tout le monde, notamment les syndicats.

Illustration : "Assurance chômage : les nouvelles règles arrivent, et elles sont strictes"

Les décisions critiquées de l’Etat

Le gouvernement va maintenir le mode de calcul de l’indemnisation chômage de 2019, lequel a provoqué des protestations de la part des syndicats et des organisations de défense des travailleurs. Celle-ci consistait à calculer l'allocation chômage en prenant en compte les revenus perçus sur une période plus longue (jusqu'à 24 mois) au lieu de 12 mois. Le but est d’inciter les demandeurs d'emploi à reprendre plus rapidement un travail et à prendre en compte les périodes d'activité plus récentes pour déterminer le montant de leur allocation. Ce choix a été critiqué pour son manque de prise en compte des spécificités des différents secteurs d'activité et des réalités régionales du marché du travail.

De même, la durée d’indemnisation du 1er février 2023 va être conservée, même si elle représente une perte de 25 % de la durée d’indemnisation d’autrefois. Seules les situations de forte dégradation économique permettront de la valoriser. Enfin, la modulation « bonus malus » qui influence le taux de contribution d’assurance chômage d’entreprises de certains secteurs sera maintenue. Cette mesure veut dissuader les entreprises d'abuser des contrats précaires pour encourager la stabilité de l'emploi. Cependant, elle peut pénaliser certaines entreprises, notamment celles sujettes aux variations saisonnières d'activité ou celles qui opèrent dans des secteurs où les contrats courts sont fréquents (comme le transport).

France Travail va recevoir de nouvelles aides

Selon les nouvelles dispositions de la réforme des retraites, il faut tenir compte de l'augmentation de la durée de travail sur l'indemnisation des travailleurs âgés. Actuellement, ces travailleurs, âgés de plus de 55 ans, ont droit à une période d'indemnisation plus longue, ce qui incite certaines entreprises à les licencier plutôt que de les maintenir en poste jusqu'à leur retraite.

La feuille de route suggère que l'Unédic devrait accorder plus de soutien financier à France Travail (l'entité qui remplacera Pôle emploi). Pour le moment, l'Unédic finance Pôle emploi à hauteur de 11 % de ses recettes, soit 44 milliards d'euros en 2022. L'idée est d'augmenter cette contribution à entre 12 et 13 % d'ici 2026.

Cependant, il est prévu que les recettes de l'Unédic diminuent chaque année à partir de 2023 pour financer d'autres initiatives liées à l'emploi comme l'apprentissage. Malgré cette réduction, l'Unédic devra continuer à réduire sa dette, jusqu’à la diviser par deux d'ici fin 2026. Rappelons que cette dette s'élevait à 60 milliards d'euros en 2022.

L'Etat veut privilégier la réduction de la durée d'indemnisation chômage pour encourager une reprise rapide de l'emploi et atténuer le problème des emplois vacants. Les syndicats préféreraient rendre les emplois plus attractifs plutôt que de précipiter les chômeurs dans des emplois mal adaptés ou précaires, sous la pression d'une indemnisation réduite.

En effet, une telle politique pourrait inciter les demandeurs d'emploi à accepter des postes qui ne correspondent pas à leurs aspirations professionnelles, ou pour lesquels ils ont trop (ou pas assez) de qualifications. Cela pourrait non seulement déboucher sur des situations d'insatisfaction professionnelle, mais aussi contribuer à un appauvrissement de la qualité globale du travail.