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Baisse du remboursement des soins dentaires : voici les conséquences pour les Français

Le 1er octobre 2023 marque un tournant dans le remboursement des soins dentaires en France. La Sécurité sociale a décidé de transférer une partie des remboursements aux mutuelles et aux assureurs, ce qui aura des répercussions sur le porte-monnaie des Français. Voici tout ce qu’il faut savoir sur cette mesure et sur les changements qu’elle va provoquer.

Illustration : "Baisse du remboursement des soins dentaires : voici les conséquences pour les Français"

La réduction du remboursement des soins

L'un des changements les plus remarquables concerne la baisse du taux de remboursement par la Sécurité sociale. Jusqu'à présent, celle-ci prenait en charge 70% du tarif conventionnel pour une grande majorité des soins dentaires. À partir du 1er octobre 2023, ce taux sera réduit à 65% ou 55%, selon le type de soin.

En d'autres termes, si vous aviez l'habitude de vous faire rembourser 70 € pour un soin facturé à 100 €, vous ne recevrez désormais plus que 65 ou 55 €. Cette réduction peut sembler minime à première vue, mais elle s'accumule rapidement, surtout pour les personnes nécessitant des soins dentaires réguliers ou complexes.

La Sécurité sociale estime que cette mesure lui permettra d'économiser près de 500 millions d'euros chaque année. Selon les autorités, cela va garantir la pérennité du système de santé français. Cependant, cette économie se fait au détriment des patients et risque de creuser les inégalités en matière d'accès aux soins.

Les autres conséquences de cette baisse

La baisse du remboursement par la Sécurité sociale ne se fera pas sans conséquences pour les mutuelles et les assureurs. Ces derniers devront compenser la différence, ce qui entraînera inévitablement une hausse des cotisations pour les assurés. Il ne s'agit pas simplement d'une petite augmentation, mais d'un ajustement qui pourrait être significatif, surtout pour les familles nombreuses ou les personnes ayant des besoins en soins dentaires plus importants.

Environ 2,5 millions de Français ne bénéficient pas d'une complémentaire santé. Pour ces personnes, la baisse du remboursement des soins dentaires sera particulièrement pénalisante. Le reste à charge augmentera, ce qui pourrait les dissuader de consulter un dentiste, même en cas de besoin urgent.

Cette situation est d'autant plus préoccupante que les personnes les plus modestes sont souvent celles qui renoncent déjà aux soins pour des raisons financières. La baisse du remboursement risque donc d'aggraver les inégalités en matière d'accès aux soins dentaires et de creuser davantage la fracture sociale en France.

Nouvelle convention dentaire : un changement de cap

Une nouvelle convention dentaire a été signée pour la période 2023-2028 entre l'assurance maladie, les organismes complémentaires et les syndicats représentatifs des chirurgiens-dentistes libéraux. Cette convention vise à réduire à long terme le recours aux actes prothétiques et implantaires, qui sont parmi les soins les plus coûteux.

L'objectif est clair : inciter les professionnels à se concentrer davantage sur la prévention et les soins conservateurs. Cela pourrait changer la manière dont les dentistes abordent les traitements et les inciter à proposer des alternatives moins coûteuses lorsque cela est possible. Toutefois, cette orientation pourrait également susciter des inquiétudes quant à la qualité et à la pérennité des soins proposés.

Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Caisse nationale d'assurance maladie, défend cette mesure non pas comme une baisse du remboursement, mais comme une « répartition différente » des charges. Selon elle, il s'agit d'un ajustement nécessaire pour garantir la viabilité du système de santé français.

De leur côté, les mutuelles et les assureurs contestent ce changement. Ils le voient comme une volonté d'individualiser la prise en charge des soins de santé en France. Ils s'inquiètent notamment des conséquences financières pour leurs adhérents, notamment en termes d'augmentation des cotisations.