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Chèque énergie : sa disparition potentielle fait polémique

Le chèque énergie, une aide financière destinée à soutenir les ménages les plus modestes dans le paiement de leurs factures énergétiques, est au cœur de débats et de controverses. Alors que les tarifs de l'électricité et du gaz ne cessent d'augmenter, l'avenir de cette aide semble incertain alors qu’elle est tout à fait pertinente pour soutenir les dépenses des foyers. Où en sont actuellement les discussions autour du maintien ou de la suppression de cette aide ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Illustration : "Chèque énergie : sa disparition potentielle fait polémique"

La situation actuelle du chèque énergie

Introduit en 2018, le chèque énergie a été conçu pour remplacer les tarifs sociaux du gaz et de l'électricité. Il est devenu une bouée de sauvetage pour plus de 5 millions de foyers en France, surtout avec la hausse des tarifs énergétiques qui a atteint 23,1% en 2022. Une hausse d'autant plus préoccupante que, pour certains ménages, plus de 10% de leurs revenus sont déjà consacrés aux dépenses énergétiques.

En moyenne, les foyers éligibles au chèque énergie reçoivent environ 148 € par an (entre 48 et 277 €). Ce montant est calculé selon les revenus du ménage et est versé automatiquement, sans qu'aucune démarche préalable ne soit nécessaire pour éviter le non-recours.

Les conditions d'éligibilité au chèque énergie sont basées sur les ressources du foyer. Par exemple, le revenu annuel doit être de 11 000 € pour une personne seule et de 16 500 € pour un couple, avec un ajout de 3 300 € par personne supplémentaire au sein du foyer. Ces critères permettent de cibler les ménages les plus en difficulté.

Le chèque énergie n'est pas seulement utilisé pour payer les factures d'électricité ou de gaz. Il peut également être employé pour financer des travaux de rénovation énergétique. Cela inclut l'isolation thermique, l'installation de systèmes de chauffage plus efficaces ou encore l'adoption de solutions d'énergie renouvelable comme les panneaux solaires.

Dans le cas des logements collectifs, le chèque énergie peut être utilisé pour payer une partie des charges collectives liées à la consommation d'énergie du bâtiment. Cela peut inclure le chauffage central, l'eau chaude ou même certains travaux dans les parties communes. Le chèque est souvent remis au syndic de copropriété ou à l'organisme gérant le bâtiment, qui déduit ensuite le montant du chèque des charges du résident.

Des aides progressivement supprimées

Récemment, Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale, a évoqué la fin de la « politique des chèques exceptionnels », ce qui a provoqué des inquiétudes sur la pérennité du chèque énergie. Bien que le chèque énergie annuel ne soit pas directement concerné, la suppression progressive d'autres formes d'aides, comme le bouclier tarifaire sur le prix de l'électricité, est envisagée.

Ces changements s'inscrivent dans un contexte économique et social tendu, où la dette publique a dépassé les 3 000 milliards d'euros. Le gouvernement cherche à réduire cette dette tout en protégeant les classes moyennes, ce qui rend la situation encore plus complexe pour les aides sociales comme le chèque énergie qui sont difficiles à faire durer dans ce cadre.

Ce qui va changer en 2024

Pour l'instant, le chèque énergie annuel est maintenu. Cependant, les chèques exceptionnels, créés pour faire face à une inflation inédite, seront supprimés en 2024. Par ailleurs, les tarifs de l'électricité devraient augmenter de 10% à partir du 1er août 2023.

L'avenir du chèque énergie est donc incertain. Bien que l'aide annuelle soit maintenue pour le moment, la suppression d'autres formes de soutien et la hausse continue des tarifs énergétiques pourraient avoir des répercussions majeures sur le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes.