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Diesel : l’UFC-Que Choisir dénonce les pannes provoquées par l’additif Adblue

L’Adblue, ce liquide capable de réduire les émissions de polluants atmosphériques, fait depuis 2022 l’objet de nombreuses plaintes. La situation est telle que l’UFC-Que Choisir a décidé de prendre le taureau par les cornes en menant son enquête, et les résultats ne sont pas rassurants. Le fameux liquide anti-pollution serait à l’origine de pannes récurrentes, lesquelles coûtent cher aux conducteurs. Un problème massif qui a frappé plus de 1 700 personnes et qui a poussé l’UFC-Que Choisir à saisir la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et la Répression des Fraudes (DGCCRF). Voici ce qu’il faut savoir sur cette affaire.

Illustration : "Diesel : l’UFC-Que Choisir dénonce les pannes provoquées par l’additif Adblue"

L’Adblue provoque des pannes étranges

Cet additif a principalement touché les propriétaires de véhicules diesel des marques Peugeot et Citroën. Certains modèles possèdent un système particulier doté d’un filtre à particules spécifique, ou système de réduction catalytique sélective (SCR). L’Adblue est indispensable pour assurer le bon fonctionnement de ce dispositif, cependant, c’est là que la situation commence à dégénérer.

Selon les cas, une notification « défaut antipollution » ou encore « démarrage impossible dans X km » a été reçue, ce qui a forcé les usagers à se rendre rapidement chez un garagiste, au risque de ne plus pouvoir conduire. Si le problème paraît épineux, les raisons de son existence sont encore pires : le liquide Adblue n’aurait pas été suffisamment travaillé par les constructeurs, ce qui lui a apporté des défauts critiques.

En effet, le liquide Adblue se dégrade à partir de 25 °C, mais aussi, il peut se cristalliser lorsqu’il refroidit. Cela forme des petits cristaux au sein du liquide, lesquels entraînent des problèmes de fonctionnement du système SCR car les cristaux obstruent les conduits et les injecteurs d’Adblue. En cas de cristallisation, il faut réchauffer l’Adblue pour dissoudre les cristaux ou le remplacer par un AdBlue non cristallisé, mais tous les véhicules n’ont pas le système de chauffage adéquat.

Aucune voiture n’est épargnée

Si, parmi les plus de 1 700 cas recensés par l’UFC-Que Choisir, Peugeot et Citroën sont les marques les plus touchées, les défaillances engendrées par l’Adblue affectent de nombreux autres constructeurs : Audi, BMW, Dacia, Fiat, Ford, Hyundai, Kia, Nissan, Seat, Toyota, et même Porsche. Et là où le bât blesse, c’est que le système Adblue ne date pas d’hier. Avec sa commercialisation qui date de 2013, le problème aurait dû être remarqué (et corrigé) par les constructeurs, sauf que les plaintes recensées par l’UFC datent de 2022 au plus tard. Il y a donc eu une négligence qui est en train de coûter cher aux usagers.

Cela provoque des dépenses non négligeables pour les conducteurs, qui doivent, dans plus de 90 % des cas, dépenser 1 000 à 3 000 € de réparations. Sur ce point, l’UFC-Que Choisir est sceptique quant à cette grande disparité dans le prix du traitement de la cristallisation de l’Adblue. Cela sent la pratique arbitraire, d’autant plus qu’il arrive que la « réparation » ne résolve même pas le problème…

Si aucune voiture n’est à l’abri des défauts de l’Adblue, l’affaire est loin d’être finie ! Les conducteurs de Belgique, d’Espagne et d’Italie ont également été touchés. Au total, ce sont plus de 4 500 témoignages à l’échelle européenne en défaveur du système Adblue. L’UFC-Que Choisir a donc saisi la DGCCRF face à ces constructeurs qui ont fermé les yeux et continué de vendre des véhicules défaillants. Ainsi, une enquête à l’échelle européenne risque d’être lancée sur ces constructeurs peu scrupuleux. L’UFC-Que Choisir souhaite également leur imposer de corriger leur technologie et de réparer gratuitement les conducteurs affectés par l’Adblue.