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Fin des radars tronçons et trois fois plus d’amendes pour les automobilistes : ce changement qui fait polémique

Les automobilistes ont de quoi être mécontents : l’Etat prévoit de remplacer progressivement les radars tronçons par des radars autonomes, ce qui revient à tripler le risque de recevoir une amende. Cette modification serait motivée par la faible rentabilité des radars tronçons par rapport à d’autres types de radars : une décision qui génère une colère légitime dans la mesure où ce changement n’est pas fait dans l’intérêt des conducteurs, mais plutôt pour leur soutirer plus facilement de l’argent. Voici les détails sur cette affaire.

Illustration : "Fin des radars tronçons et trois fois plus d’amendes pour les automobilistes : ce changement qui fait polémique"

Les radars tronçons, ces radars d’exception

Parmi les différents dispositifs mis en place par le gouvernement pour assurer une conduite sécuritaire, nous retrouvons les radars tronçons, lesquels forment un cas assez particulier. En effet, ce sont les rares types de radars à être appréciés par les automobilistes. Pourquoi ? En raison de leur fonctionnement qui ne repose pas sur une vitesse atteinte à un instant t, mais plutôt sur le comportement du conducteur sur une partie de la route. Ce système, plus juste, comporte de nombreux avantages pour réguler la conduite sans être considéré comme frustrant par les automobilistes.

Pour établir s’il doit flasher ou non un conducteur, le radar tronçon mesure la vitesse moyenne du véhicule sur une section donnée de la route. Cela permet à un usager de réguler sa vitesse naturellement en plus de permettre une collecte de données plus fiable sur le comportement des conducteurs. En revanche, un radar tronçon nécessite l'installation de caméras et d'équipements à plusieurs endroits le long d'une section de route pour mesurer la vitesse moyenne des véhicules entre ces points. Cela en fait un dispositif particulièrement coûteux.

Autre point notable, la discrétion des radars tronçons qui font que les conducteurs ne sont pas conscients du début ni de la fin de la section sous surveillance. Ainsi, contrairement aux radars autonomes qui n’ont qu’un effet dissuasif à un endroit précis, les radars tronçons incitent à une conduite plus respectueuse des limitations sur une plus longue période… ce qui entraîne moins de verbalisation, et donc moins de rentrées d’argent pour l’Etat.

Plus de rentabilité, moins de sécurité

Vous vous y attendiez peut-être, mais le résultat était prévisible : les radars tronçons sont plus efficaces pour assurer la sécurité des conducteurs, mais ont le défaut de coûter cher à l’Etat sans vraiment amortir leur prix à cause du faible total de contraventions générées. Ceci va amener un remplacement de ces modèles pour le bon vieux radar automatique, celui qui est si détesté par l’opinion publique. Le plus frustrant dans cette histoire est l’objectif clair de verbaliser plus souvent les conducteurs plutôt que de privilégier leur sécurité… En moyenne, un radar tronçon ne flashe que 5 000 conducteurs par an… contre 14 000 pour un radar autonome. Le calcul est vite fait.

Les premiers radars tronçons, vieux d’une dizaine d’années, doivent être renouvelés ou réparés. En raison de restrictions budgétaires, il a été décidé de remplacer autant que possible ces modèles par des radars automatiques, mais cette justification ne semble convaincre personne, et surtout pas les associations.

Cette décision n’aide pas à redorer l’image des radars et de la politique de la Sécurité routière. Si le slogan « le meilleur des radars, c’est celui qui ne flashe pas », utilisé il y a quelques années, était tout à fait pertinent, encore faudrait-il être en accord avec cette affirmation. La décision de faire disparaître les radars tronçons prend plutôt la direction opposée, au profit d’un système de répression qui priorise la rentabilité et pas la sécurité des usagers.