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Interdiction des chaudières à gaz : 40 % de ménages pénalisés d’après l’UFC-Que Choisir

L’interdiction imminente des chaudières à gaz va pousser l’ensemble des ménages à progressivement remplacer ces chaudières par d’autres systèmes plus performants et surtout moins polluants. Cette mesure, lancée par le gouvernement, semble partir de bonnes intentions : réduire les émissions de CO2 et se passer des énergies fossiles (charbon, gaz naturel, pétrole, etc.). Cependant, il est essentiel de garantir le bon déroulement de cette transition, et ce n’est pas ce que semble faire cette interdiction. Voici quelques explications avec l’aide de l’UFC-Que Choisir.

Illustration : "Interdiction des chaudières à gaz : 40 % de ménages pénalisés d’après l’UFC-Que Choisir"

Moins de pollution… et de pouvoir d’achat

L’interdiction des chaudières à gaz serait prévue pour 2026 au nom de la transition écologique. Si elle semble vertueuse dans les grandes lignes, cette nouvelle est loin d’être bénéfique pour les foyers. À l’heure actuelle, 12 millions d’entre eux se chauffent au gaz, ce qui représente 40 % des ménages. Autant dire que cette mesure est loin d’être anecdotique. Pour compenser, les Français devraient donc bénéficier d’une aide ou d’une prise en charge du remplacement de leur chaudière… mais dans les faits, la situation est complexe, et ceci pour plusieurs raisons.

De la même façon que la nourriture bio ou que les cosmétiques sans produits chimiques néfastes sont en moyenne plus chers, il en est de même pour les pompes à chaleur par rapport aux chaudières à gaz. D’après l’UFC-Que Choisir, les chaudières à gaz coûtent trois fois moins cher que les pompes à chaleur air-eau. De plus, le contexte n’aide pas, car le marché de la rénovation, malgré les aides proposées par l’État comme MaPrimeRénov’, reste la cible de multiples arnaques.

Entre les escroqueries et les installations bâclées par des prétendus professionnels sous-qualifiés, les contribuables ont fort à faire pour se mettre à la page. Difficile donc de concevoir cette interdiction dans une telle situation. Les ménages modestes sont particulièrement touchés par cet ultimatum.

Quand une pompe à chaleur coûte en moyenne 10 000 € de plus qu’une chaudière à gaz performante, l’écologie devient soudainement difficile d’accès pour le grand public. En plus de cela, l’entretien d’une pompe à chaleur est plus onéreux que celui d’une chaudière à gaz, et leur faible endurance demande d’en changer plus régulièrement. Avec l’interdiction qui prend effet dans moins de quatre ans, cela va générer un sentiment d’urgence pour respecter la loi, et donc encourager le démarchage agressif et les arnaques.

Une efficacité qui reste à prouver

Certes, les infrastructures de formation, les aides financières et le budget des ménages ne sont pas prêts pour assurer cette transition des chaudières à gaz vers les pompes à chaleur. Cependant, cette période douloureuse est censée mener à une ère plus positive, où écologie et efficacité énergétique vont de pair. Si seulement ! D’après l’UFC-Que Choisir, remplacer 12 millions de chaudières à gaz par des pompes à chaleur va augmenter l’émission de gaz à effet de serre pendant des années, en plus de faire bondir la consommation d’électricité. En revanche, remplacer la moitié des chaudières à gaz vieillissantes par des modèles récents et performants pourrait réduire de 30 % l’émission de gaz à effet de serre. Le comble !

L’autre problème est la provenance des composants des pompes à chaleur. Exportés d’Asie, leur acheminement génère un lourd bilan carbone. L’association Negawatt, qui regroupe des professionnels de l’énergie et se spécialise dans la transition énergétique, a bien résumé les véritables priorités de la situation actuelle : « Sans rénovation massive des logements, la généralisation des pompes à chaleur aura des effets délétères. Tout électrifier est une approche séduisante sur le papier, mais inadaptée à la réalité ». Affaire à suivre, donc.