Les dents de dragon arrivent sur les routes européennes : voici ce qu’il faut savoir sur ce nouveau marquage

Un moyen de lutter contre les infractions routières

Malheureusement, les comportements dangereux sur la route sont encore loin de disparaître. D’après le bilan de la fondation Vinci Autoroute au sujet des automobilistes européens, les incivilités sont en hausse. En Espagne, ce problème se fait fortement ressentir. C’est notamment pour cette raison qu’il a été nécessaire d’innover pour trouver de nouvelles façons d’éduquer les conducteurs au respect du code de la route. En zone urbaine, les excès de vitesse peuvent être véritablement dangereux en raison de la forte concentration de population, notamment piétonne ou même à vélo. Cependant, les campagnes de prévention ne suffisent pas, c’est pourquoi il est parfois nécessaire d’aménager l’espace urbain pour inciter les usagers à adopter des comportements plus sécuritaires.

Le principe des dents de dragon

Le principe du marquage en dents de dragon est simple : de chaque côté de la chaussée, de grands triangles blancs sont peints, ce qui fait penser à des dents pointues. Visibles de loin, ce motif triangulaire répétitif attire facilement l’attention des conducteurs. De plus, il donne l’impression que la route se rétrécit, ce qui provoque naturellement une baisse de la vitesse de la part des conducteurs. Son déploiement se destine aux centres urbains, là où le respect d’une faible vitesse de circulation est particulièrement important.

En complément, les autorités espagnoles envisagent de créer des motifs en zigzag en amont des passages piétons. Ces symboles serviraient d’indicateurs pour alerter un automobiliste sur la présence d’un passage piéton dans le prochain tronçon de route. En somme, ce marquage complète l’éventuelle présence d’un panneau de signalisation.

Un projet bientôt exporté en France ?

Pour le moment, un test pilote va être mené en Espagne pour vérifier l’efficacité des dents de dragon. Si le système semble bien rodé, il convient cependant de rappeler qu’il arrive aux conducteurs, en plus d’ignorer le code de la route, de ne simplement pas regarder en conduisant, alors qu’à 130 km/h, deux secondes d’inattention représentent déjà 72 mètres parcourus à l’aveugle. Ainsi, les dents de dragon ne vont certainement pas représenter une solution miracle, en revanche elles peuvent faciliter le repérage visuel du conducteur qui est censé être prévenu à l’avance par ce marquage, ce qui est plus efficace qu’un panneau, lequel est plus facile à ignorer.

Autre problème important, le manque de respect des distances de sécurité qui, d’après le bilan de Vinci Autoroute, en légère hausse. De même, 57 % des conducteurs français omettent d’utiliser leur clignotant pour doubler ou changer de direction. Un comportement que le marquage au sol ne peut pas corriger. Pire encore, la même proportion de conducteurs (57 %) ne ralentit pas à l’approche d’une zone de travaux, laquelle est pourtant clairement indiquée par différents panneaux, un marquage au sol jaune, des véhicules et d’éventuelles barrières.

Le problème de la conduite dangereuse ne peut donc pas être résolu uniquement par de l’agencement urbain, puisqu’il repose sur des habitudes et des réflexes qui dépendent du conducteur. Bonne nouvelle, les Français sont devenus plus prudents vis-à-vis de la somnolence au volant.