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Réforme du permis : la conduite à 17 ans soulève des polémiques

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé une réforme majeure : dès janvier 2024, l'âge minimum pour passer le permis de conduire et conduire en solo sera abaissé à 17 ans. Cette décision cherche à encourager la responsabilité précoce au volant et à offrir davantage d'opportunités aux jeunes, en particulier aux apprentis. Cependant, cette mesure suscite un vif débat, alimenté par les inquiétudes concernant la sécurité routière et l'impact potentiel sur les taux d'accidents chez les jeunes conducteurs. Voici quelques éclaircissements sur cette réforme contestée.

Illustration : "Réforme du permis : la conduite à 17 ans soulève des polémiques"

Les détails de la réforme du permis

La France s'apprête à rejoindre d'autres pays européens vis-à-vis du droit à passer le permis B et à conduire sans accompagnateur dès 17 ans. En Irlande et en Slovaquie, par exemple, il est déjà possible pour les jeunes de conduire seuls dès cet âge. Néanmoins, cette harmonisation au niveau européen n’est pas le seul changement prévu par la réforme.

En effet, des mesures d'accompagnement des jeunes sont également prévues. Le gouvernement a décidé d'étendre l'aide financière de 500 €, initialement réservée aux apprentis, aux élèves des lycées professionnels. Ce dispositif, conçu pour faciliter l’accès au permis de conduire, va devenir accessible à un plus grand nombre de jeunes.

De plus, le Parlement français a adopté le 12 juin une proposition de loi visant à mieux informer les jeunes sur le financement du permis de conduire et à réduire les délais avant l'examen.

Le gouvernement envisage également de rendre obligatoire une visite médicale pour les conducteurs tous les 15 ans. Cette proposition, soutenue par Karima Delli, députée écologiste, inclurait notamment des tests de vision pour identifier les aptitudes des conducteurs.

Cette initiative s’inscrit dans l'objectif de Bruxelles d'atteindre une mortalité nulle sur les routes d'ici à 2050. Dans la même idée, aux Pays-Bas, des examens médicaux sont demandés tous les cinq ans pour les conducteurs de plus de 75 ans.

Un projet paradoxal

Jean-Yves Lamant, président de la Ligue contre la violence routière, a exprimé une opposition ferme à cette réforme. Il souligne que les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les jeunes, en particulier dans la tranche d'âge de 18 à 24 ans.

Cette statistique alarmante conduit à s'interroger sur la pertinence d'abaisser l'âge de la conduite autonome, une mesure qui, selon lui, va à l'encontre des efforts nécessaires pour réduire de moitié le nombre de morts sur la route d'ici 2030.

Des mesures préventives

Pour répondre à ces exigences en matière de sécurité, la réforme veut promouvoir la responsabilité et l'apprentissage précoce au volant. En permettant aux jeunes de conduire plus tôt, le gouvernement espère encourager une prise de conscience plus efficace des responsabilités liées à la conduite, ainsi qu'une familiarisation plus rapide avec les règles de sécurité routière.

Cette réforme est également vue comme une opportunité offerte aux jeunes, notamment aux apprentis. En accédant plus tôt à la mobilité indépendante, ils bénéficient d’un « vrai plus » pour leur développement personnel et professionnel.

Aussi, cet accès au permis ne va pas sans un renforcement des attestations de sécurité routière. Ces attestations, envisagées comme des « pré-codes », auront pour but de mieux préparer les jeunes conducteurs avant qu'ils ne passent leur permis de conduire. Tout le monde n’est cependant pas convaincu, car l’efficacité de ces dispositifs reste à prouver.

Un autre changement va accompagner ces nouvelles règles du permis : les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h ne mèneront plus à une perte de points à partir de 2024. C’est une approche plus indulgente pour les petits dépassements, qui conserve tout de même son amende salée.