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Santé : le nouveau tarif des consultations médicales fait polémique

Actuellement, en France, une consultation médicale coûte 25 €. Ce prix se veut accessible mais ne convient plus aux médecins. En effet, cela va faire plus de 5 ans qu’ils n’ont pas été augmentés. Dans ces temps de crise, le prix des consultations médicales va monter, mais le tarif de son augmentation est loin de faire l’unanimité. Voici pourquoi.

Illustration : "Santé : le nouveau tarif des consultations médicales fait polémique"

Une revalorisation qui se fait attendre

Payer 25 € pour une consultation médicale est devenu une habitude pour les Français, et pour cause : ce prix n’a pas bougé depuis 2017. Malheureusement pour les médecins généralistes, ce montant ne correspond plus au contexte économique actuel : avec la hausse générale des prix et les différentes crises de l’énergie (bois, carburant, gaz et électricité), les médecins demandent une revalorisation de leur prestation.

Le montant espéré par certains docteurs est de 50 €, ce qui signifierait doubler le prix des consultations médicales. Ce tarif est censé s’aligner avec la moyenne européenne, laquelle tourne autour des 46 €. Cette augmentation, si elle peut être légitime, représenterait néanmoins un changement majeur pour les patients.

Il y a donc un véritable enjeu de santé publique vis-à-vis de l’accès aux consultations médicales. En effet, tous les malades n’ont pas nécessairement les ressources pour payer un tel prix. Le but est donc de revaloriser le travail des médecins sans pour autant créer un barrage trop important pour accéder à une consultation.

La proposition controversée faite par l’Assurance maladie

Le directeur de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme, a proposé un nouveau tarif le jeudi 2 février dernier. Une augmentation de… 1,5 €. Soit 26,5 € au lieu de 25. Une revalorisation que de nombreux médecins trouvent risible, car elle s’accompagne en plus d’une contrepartie.

En effet, le ministre de la Santé François Braun a pour ambition de rendre les médecins accessibles aux Français partout et tout le temps, c’est-à-dire aussi la nuit et le week-end. L’augmentation d’1,5 € paraît alors bien faible s’il s’agit en échange de travailler durant ces créneaux.

Des manifestations prévues

De nombreux docteurs comptent manifester leur mécontentement devant le Sénat le 14 février prochain. Cette protestation va s’accompagner de la fermeture de plusieurs cabinets. La hausse du prix des consultations n’est pas le seul enjeu de ce mouvement : si l’Etat veut faire travailler plus les médecins, ces derniers veulent avoir des moyens à la hauteur de ce qu’ils doivent fournir.

La médecine libérale demande, en plus des consultations, de nombreuses tâches administratives. Si l’on ajoute à cela le contexte de crise et la diminution du nombre de médecins (7 000 postes disparus en 10 ans), la charge de travail devient ingérable, surtout sans moyens financiers.

Il y a donc une véritable tension entre le souhait de l’Etat d’avoir des médecins qui travaillent plus et le manque de soutien fourni à ces derniers. Cette mobilisation est cependant loin de faire l’unanimité. La première ministre juge ce mouvement de grève irresponsable de la part de professionnels de la santé.

Le problème des déserts médicaux

L’autre objectif annoncé par le gouvernement est de mettre fin aux déserts médicaux : ces parties de la France où il est difficile de trouver un médecin disponible. En revanche, pour résoudre ce problème, l’un des choix du gouvernement a été de généraliser l’accès direct à trois professions paramédicales : les masseurs-kinésithérapeutes, les orthophonistes et les infirmiers en pratique avancée (IPA). Une mesure qui laisse les docteurs perplexes, notamment en raison de sa mise en place rapide. À titre de comparaison, certaines expérimentations dans les précédents budgets de la Sécu n’ont pas encore été menées.