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Taxe d'habitation : les effets de sa suppression ne sont pas que positifs, les propriétaires en font les frais

La suppression de la taxe d’habitation est une promesse du Président Emmanuel Macron en 2017. A l’heure actuelle, elle se fait de manière progressive et sa suppression totale est prévue pour 2023. Les effets attendus sont positifs mais ils ont également des conséquences sur les finances locales et les propriétaires. Quels sont les impacts de cette mesure ? On en parle dans ce sujet.

Illustration : "Taxe d'habitation : les effets de sa suppression ne sont pas que positifs, les propriétaires en font les frais"

Suppression de la taxe d’habitation pour faire face à l’inflation

La taxe d’habitation est un impôt qui profite aux collectivités locales, elle varie d’une commune à une autre et son taux est voté par celle-ci. Elle concerne les propriétaires mais également les locataires d’un bien immobilier de résidence principale ou secondaire. Cette taxe était obligatoire mais face à la baisse du pouvoir d’achat des Français, elle prend un autre virage. En effet, depuis la crise sanitaire, l’inflation ne cesse d’augmenter dans le pays et dans la plupart des pays européens. Pour y remédier, plusieurs mesures ont été prises et des plans d’action mis en marche. Dans cette optique, la suppression de la taxe d'habitation a été votée pour alléger les contributions des Français. De plus, cette taxe est également perçue comme injuste et désuète. Injuste car elle ne considère uniquement que la surface du logement et non le revenu des résidents. Désuète car comme la taxe audiovisuelle, elle n’est pas adaptée à son temps selon les critiques.

Une réforme de la taxe d’habitation depuis 2018

La réforme sur cette taxe a débuté depuis 2018, et actuellement 80 % des foyers ne la paient plus. Pour les 20 % restants, la suppression se fait par étape, un allègement de 30 % a été opéré en 2021 et en 2022. L’objectif final est que plus aucun foyer ne paiera cette taxe en 2023, sur sa résidence principale. Jusqu’à l’heure actuelle, le dégrèvement de la taxe dépend du revenu fiscal de référence (RFR) et du quotient familial. Si celui-ci ne dépasse pas les plafonds, la taxe n’est plus à payer. Si elle les dépasse, les foyers concernés bénéficient d’une exonération partielle dégressive. Cette baisse ou cette suppression se fait de manière automatique. Toutefois, les contribuables recevront toujours un avis d’imposition mais il sera nul.

La suppression de la taxe, un effet positif sur le pouvoir d’achat

Cette mesure qui a été avancée pour protéger le pouvoir d’achat est dans son ensemble une bonne nouvelle. C’est en moyenne 600 euros qui sont épargnés et cela profite surtout à la classe moyenne. Baisser la fiscalité de cette catégorie permet ainsi de relancer la consommation et d’augmenter l’offre. Ainsi, l’industrie qui est fortement touchée par la situation actuelle pourra profiter de cette mesure. Au fil du temps, elle s’appliquera également pour les plus fortunés et aura un impact conséquent. Malgré le coût de cette suppression qui est de 15 milliards d'euros en moins pour les caisses de l’Etat, elle est jusque-là bien reçue par les Français.

Les effets de la suppression de la taxe d’habitation

Si elle est bien vue de manière générale par la population, cette mesure est controversée. Dans un premier temps, les collectivités sont amputées d’une manne financière, et dans un second temps, elle a un impact sur le coefficient de revalorisation forfaitaire des valeurs locatives. Localement, cette taxe est utilisée directement par les collectivités, c’est donc un manque à gagner pour elles. Cette perte financière a pour conséquence une perte d’autonomie, mais en contrepartie l’Etat s’est engagé à une réaffectation des ressources pour rembourser les recettes de cette taxe. De plus, pour renflouer les caisses, les collectivités ont révisé le coefficient de revalorisation forfaitaire des valeurs locatives. Cette revalorisation a entraîné une hausse de la taxe foncière qui ne cesse d’augmenter. Pour cette année, elle est de +3,4 % et en 2023 elle est estimée à +6,8 %. Pour beaucoup, c’est une conséquence indirecte de la suppression de la taxe d’habitation.