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Vers la fin des pièces à 1 et 2 centimes : quelles conséquences pour les Français ?

La commission européenne et le mouvement « zéro cash » menacent de faire disparaître la petite monnaie, et à terme l’ensemble de la monnaie liquide. En 2022, la direction de la Monnaie de Paris a annoncé une baisse de 40 % du volume de pièces à 1, 2 et 5 centimes d’ici 2027. L’objectif de ce changement ? Lutter contre les fraudes, faire des économies d’argent et préserver l’environnement… Voici tous les détails sur cette affaire.

Illustration : "Vers la fin des pièces à 1 et 2 centimes : quelles conséquences pour les Français ?"

Disparition des pièces rouges : quand le numérique prend le pouvoir

L’usage de plus en plus réduit de la petite monnaie n’a pas attendu une décision officielle pour devenir une réalité : avec le développement des paiements en ligne, la carte bancaire s’impose comme outil principal pour régler les transactions. Ce n’est pas pour autant que les consommateurs souhaitent voir disparaître les petites pièces ! D’autant plus que si cela venait à arriver, il faudrait craindre une nouvelle montée des prix.

Pourquoi ? Parce que sans ces pièces rouges, certains achats devront être arrondis aux 5 centimes les plus proches. C’est ce que la Commission européenne pense mettre en place pour arrêter de produire les pièces de 1 et 2 centimes. Seuls les achats par carte bancaire resteront au centime près. Sauf que cette proposition peut facilement être utilisée par les entreprises pour augmenter leurs prix. Ce n’est pas vraiment ce dont ont besoin les Français à l’heure actuelle…

Les raisons derrière ce changement

Plusieurs arguments ont été évoqués pour justifier ce projet qui ne date pas d’hier : en 2018, la suppression progressive des petites pièces était déjà sur le tapis. Tout d’abord, ces pièces coûtent plus cher que ce qu’elles valent : 1,65 centime pour créer une pièce de 1 centime, et 1,94 centime pour une pièce de 2 centimes. Ne plus fabriquer ces pièces équivaudrait à économiser plus d’un milliards d’euros sur 10 ans. En effet, il fallait un budget de 1,4 milliards d’euros pour produire des petites pièces entre 2002 et 2013.

Ne plus produire de telles pièces reviendrait également à préserver l’environnement. Cet argument montre cependant vite ses limites, car le processus de création de ces pièces est loin d’être gourmand en énergie. Il faut donc se tourner vers d’autres raisons qui expliquent cette motivation à vouloir mettre fin à un système qui fonctionne correctement.

Parmi elles, il y a la volonté de lutter contre les fraudes. C’est là le grand avantage de la monnaie numérique : il est plus facile de retrouver les transactions, et ainsi, de surveiller les flux monétaires. Le but serait donc de mettre fin au travail « au black ».

Une mesure qui va coûter cher !

L’argent liquide, et notamment la petite monnaie, a l’avantage, d’après l’économiste Jean-Paul Betbeze, de servir de « monnaie de vigilance ». Elle a un effet psychologique sur les personnes qui l’utilisent, à savoir rendre plus attentif sur les prix et leurs arrondis. Faire disparaître les petites pièces porterait préjudice à cet avantage.

Mais plus concrètement encore, faire disparaître la monnaie revient à renforcer la précarité. Sans liquide, impossible d’aider une personne qui fait la manche. De plus, les personnes qui ne possèdent pas de carte bancaire sont elles aussi mises au banc de la société, de même que les personnes âgées qui ne sont pas à l’aise avec les outils dématérialisés.

Arrêter de fabriquer de la petite monnaie, c’est aussi fermer des usines, donc mettre fin à des emplois. Sans oublier que si le numérique a de grands avantages, se reposer dessus à 100% pose le problème des cyberattaques.