Accident de Pierre Palmade : Gérard Darmanin veut durcir les sanctions en cas de conduite sous stupéfiant et alcool

Lutter contre « les dangers en puissance »

Gérald Darmanin compte retirer les 12 points du permis de conduire aux personnes qui conduisent sous l’emprise de stupéfiants. C’est ce que le ministre a déclaré le 19 février au Journal du dimanche, suivi d’un tweet dans lequel il veut modifier certaines règles en matière de sécurité routière.

Pour lui, il faut être plus sévère envers les personnes qui conduisent alors qu’ils sont sous l’effet de l’alcool ou de la drogue. Si actuellement, la sanction pour être surpris au volant dans cet état est un retrait de six points, Gérald Darmanin veut doubler la pénalité, ce qui revient à retirer le permis dès la première incartade, et plus en cas de récidive.

De plus, le ministre de l’intérieur veut assurer un suivi des personnes qui conduisent sous stupéfiant. Pour cela, il faudrait rendre obligatoire la visite médicale pour tout consommateur avéré de drogue. De cette façon, l’autorisation à reprendre la route ne pourra être obtenue qu’à condition de se soigner.

Gérald Darmanin travaillerait même avec Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, sur un changement de nom pour les accidents mortels dus à la drogue et à l’alcool. Le nouveau terme serait homicide routier. L’accent est donc mis sur la responsabilité du conducteur. Pour rappel, environ 600 personnes meurent chaque année sur la route à cause des stupéfiants, et 20 % des accidents de la route impliquent des conducteurs sous stupéfiants.

Le triste exemple de Pierre Palmade

Le côté médiatique du drame provoqué par l’humoriste aura au moins l’avantage de rappeler l’horreur que sont les accidents de la route, en plus de sensibiliser sur la consommation de stupéfiants. L’acteur est connu pour son addiction notoire, avec plusieurs condamnations et amendes liées à sa consommation de drogue, dont certaines remontant à 1995. Le soir de l’accident, le metteur en scène était sous cocaïne.

Gérald Darmanin compte renforcer les contrôles sur la route. S’il y a eu 800 000 contrôles en 2022, ce qui est bien plus élevé que les années passées, le ministre de l’intérieur compte atteindre le million pour l’année 2023. L’objectif est de mener la guerre aux personnes qui prennent la roule en état d’ébriété ou sous l’emprise de stupéfiants. Pour Gérald Darmanin, « il n’existe pas de drogue récréative : il n’y a que des drogues mortelles ».

À ce sujet, le ministre déplore que 3 % des contrôles routiers sont positifs par rapport à l’alcool, contre 16 % pour l’usage de stupéfiants. Le combat contre la drogue au volant est donc loin d’être terminé. Peut-être que l’affaire Palmade va accélérer la mise en place de solutions radicales.

Une sécurité routière plus juste

Gérald Darmanin a, dans le même temps de sa condamnation sur la conduite sous stupéfiant, proposé de retirer la suppression de points pour les excès de vitesse de moins de 5 km/h. Sa volonté est de se montrer « compréhensif » envers ceux qui travaillent, soit les personnes qui conduisent au quotidien. Ce sont les profils les plus susceptibles de recevoir des amendes pour excès de vitesse. Si la perte du permis n’est plus menacée, il reste à payer le prix de l’amende.